La providence de Dieu - Lefabson Sully
- Lefabson Sully
- 5 janv.
- 8 min de lecture

Une femme d'entre les femmes des fils des prophètes cria à Élisée, en disant : Ton serviteur mon mari est mort, et tu sais que ton serviteur craignait l'Éternel ; or, le créancier est venu pour prendre mes deux enfants et en faire ses esclaves ( 2 Rois 4:1).
Bien que le contexte immédiat du Psaumes 11 verset 3 (Quand les fondements sont renversés, le juste que fera-il ?) soit plus spirituel, ce texte expose toutefois un enseignement de portée générale sur la vie. L’auteur met surtout en évidence deux choses qui peuvent bien se présenter dans la vie courante. 1- Des renversements de situation 2- La nécessité de l’action pour sortir de nos situations de détresse. Comme ce fut le cas pour cette femme dans le texte en question, nous sommes d’avis que, dans la vie, il y a énormément de situations qui peuvent à la fois interférer notre bien-être, notre corps physique ou notre finance.
Si certains commentateurs voient en 2 Rois 4, 1-7 des textes qui relatent un miracle en plus, nous, selon l’inspiration de l’Esprit, allons surtout les aborder comme une manifestation de la providence dans la vie d’une femme au bord de la catastrophe.
Dans le but d’une meilleure compréhension du contexte, je vous invite à faire un voyage dans le temps tout en imaginant la situation de cette femme vingt ans auparavant, vingt ans avant la mort de son mari. Avant la mort de son mari, comme toute personne, il est possible que cette femme vivait bien, sans se soucier de rien. Tout suite, la mort de son époux a tout chambardé et la met dans une situation de précarité où elle fut obligée d’aller chercher de l’aide auprès d’Élysée, l’homme de Dieu.
Mais l’attitude de cette femme revêt d’une dimension particulière qui a grandement attiré mon attention. Dans sa présentation à l’homme de Dieu, au lieu de mettre en avant sa foi personnelle, prend plutôt le temps pour décrire les grandes vertus de son mari. Selon elle, son mari fut un homme qui craignait Dieu, chose qu’elle a peut être observé dans la vie de son époux durant leur vie commune. À mon avis, une éducation à la crainte de Dieu comporte beaucoup d’avantages. C’est le plus grand héritage que nous pouvons laisser pour notre famille et nos proches. Très souvent, je me pose moi-même la question et je me demande s’il va falloir quitter la terre aujourd’hui, quel serait notre témoignage ? Qu’est-ce que nos proches diront à notre endroit ? Comme à l’instar de cette femme, seront-ils en mesure de témoigner de notre foi, de notre crainte, ou de notre piété ? Il faut noter que cette crainte repérée dans la vie du mari, même étant mort, allait être utile à sa famille toute entière, que ça soit pour approcher le prophète, ou pour implorer la miséricorde de Dieu dans la situation.
Mes bien-aimés, tout au long de ce sermon, nous aimerions attirer l’attention sur une phrase-clé et qui devrait faire l’objet de vos méditations : Le chrétien organisé peut pleinement jouir de la providence de Dieu, même en temps de crise. La question qu’on se pose automatiquement est la suivante Comment peut-on jouir pleinement de la providence de Dieu en temps de crise ? Cette intervention vise à retracer, à partir de notre texte central, trois facteurs importants qui doivent nous emmener à la jouissance de la providence divine dans les temps de crise.
I. UNE ATTITUDE CONFIANTE
Puisque nous parlons de l’intervention miraculeuse de Dieu en temps de crise, il est nécessaire d’avancer quelques éléments d’explication à propos de ce que nous appelons la providence divine. Au-delà de la gouvernance de Dieu sur la création, sa capacité de provoquer et de maintenir le bien-être de ses enfants, la providence de Dieu en temps de crise nous invite d’abord à goûter chaque étincelle de sa bénédiction. Elle nous invite à veiller à ce que rien ne nous manque, soit par manque de foi, par négligence ou par ignorance. La première condition pour gagner à cette étape est de garder une attitude confiante. Car, selon ce que la Bible dit en Hébreux, la foi est une ferme assurance des choses qu’on espère, une démonstration de celle qu’on ne voit pas (Hébreux 11,1).
Un indice clair qui prouve que cette femme avait une attitude confiante est le fait qu’elle s’adresse au prophète, non pour lui soutirer son argent, mais pour que ce dernier puisse intercéder en sa faveur auprès du Dieu Tout-puissant. Ce Dieu, autant qu’il est connu pour sa fidélité, qui n’abandonne pas ses fils, est aussi un Dieu qui délivre toujours les captifs et qui les rend heureux (Psaumes 68).
Frères et sœurs, il est certain que nous, dans notre marche chrétienne, avons souvent vécu des temps difficiles où nous étions privés de tout soutien. Sûrement, dans ces détresses, nous avions crié à l’Éternel et il nous a délivré. Mais l’expérience que j’ai eue moi-même en Haïti, lors de la naissance de mon premier fils, reste unique et inoubliable. Le jour de l’accouchement, moi et ma femme étions tous deux à l’hôpital. Pressuré par la situation, j’étais malgré tout confiant et joyeux, car je savais que sous peu, j’allais devenir papa. Le médecin, en prescrivant un médicament à ma femme, m’avait obligé de retourner à la maison pour aller chercher de l’argent. En cours de route, ma voiture s’arrêtait brusquement. Tout suite, j’avais compris que c’était une panne de batterie ; je gardais le calme et j’avais commencé par solliciter de l’aide auprès de Dieu. En descendant le véhicule pour aller faire des manœuvres, tout surpris, j’ai remarqué un autre véhicule qui s’approchait de moi et le conducteur m’a demandé s’il pouvait m’aider. Après lui avoir tout expliqué, dans un laps de temps, il a résolu le problème et j’étais déjà prêt à rejoindre ma femme à l’hôpital. Si vous vivez une situation compliquée en ce moment, une situation qui risque de ronger votre bien-être, croyez-moi, vous pouvez à l’instant même invoquer Dieu avec foi et vous serez délivré. Car, « l'Éternel est près de tous ceux qui l'invoquent, de tous ceux qui l'invoquent avec sincérité ; Il accomplit les désirs de ceux qui le craignent, il entend leur cri et il les sauve »(Psaumes 145).
II. UN LEADERSHIP INTÉGRAL
La deuxième condition pour gagner avec Dieu en temps de crise est d’avoir un leadership intégral. Cette section concerne surtout les leaders, ceux qui sont appelés à servir le peuple de Dieu. Observons à nouveau l’attitude du prophète, une attitude que je trouve moi-même exemplaire. Premièrement, sans se laisser noyer dans les détails et les superflus, le prophète tentait d’abord d’identifier le problème, ce à quoi à cette femme aspire : Que puis-je faire pour toi ? Aujourd’hui, trop de leaders (pasteurs et autres) ont tendance à se placer malheureusement au-dessus des procédés pratiques qui permettent d’apporter des résultats. Ils se font très souvent une illusion qu’ils seront toujours révélés par le Saint Esprit, sans pouvoir rentrer en contact avec les gens, sans pouvoir développer une vraie relation avec eux. Deuxièmement, le prophète donne des directives claires. « Va emprunter des vases chez tous tes voisins, des vases vides, le plus que tu pourras, demander des jars dans le voisinage et prévois en grand nombre (V.3). Troisièmement, il exige l’application d’un commandement. Quand tu seras rentrée, tu fermeras la porte sur toi et sur tes enfants ; tu verseras dans tous ces vases, et tu mettras de côté ceux qui seront pleins (V.4). En dernier lieu, le prophète assure un suivi de son travail que l’on peut voir aussi comme un travail de contrôle. Va vendre l'huile, et paie ta dette ; et tu vivras, toi et tes fils, de ce qui restera (V. 7).
III. LE SENS D'ORGANISATION
À travers l’échange de la veuve avec le prophète Élysée, il y a lieu d’identifier l’idée d’organisation comme la troisième condition indispensable si l’on veut bénéficier de l’intervention de Dieu en temps de crise. D’abord, en ayant suffisamment de courage pour aller auprès du prophète, il est clair que la veuve prenait une option hautement décisive. Ensuite, aller à la recherche des vases confirme ses ambitions de progresser et d’arriver à ses fins. Mais tout n’est pas fini. Avec certainement beaucoup de joie, la veuve se mit à remplir les vases selon l’ordre du prophète. Enfin, elle alla dire au prophète que tous les vases étaient remplis et que l’huile s’arrêta.
Dans mes fréquentations, j’ai rencontré de nombreux chrétiens qui traduisent une certaine hostilité à l’endroit de la planification et l’organisation sous prétexte qu’elles seraient incompatibles au message du Seigneur : à chaque jour suffit sa peine. Mes frères et sœurs, en lisant la Bible, il n’a jamais été question pour Dieu de prendre position en faveur de la négligence. Il n’a jamais encouragé non plus les gens à traiter avec de la légèreté ce qui mérite d’être pris au sérieux. Au contraire, dans l’œuvre de la création, Dieu lui-même s’impose comme un être très organisé, qui agit suivant un plan bien défini. Dans le miracle de la multiplication des pains, nous voyons aussi le coté organisationnel du Seigneur.
À côté de la planification, de la direction et du contrôle, l’idée d’organisation que l’on vient tout juste de mentionner est un point capital dans le management moderne. La connaissance de ces quatre points se révèle d’une grande utilité pour la réussite du leader. Il n’y a pas de doute que Joseph, lors de son accession au poste de premier ministre en Égypte, mettait en application les quatre points ci-dessus. Cela lui a permis d’avoir non seulement suffisamment de ressources pour nourrir les gens de son empire mais aussi pour voler au secours des peuples avoisinants. Aujourd’hui, les chrétiens ont malheureusement tendance à préconiser le côté pourvoyeur de Dieu, sa toute-puissance et son amour au détriment de la planification. Nous oublions toutefois que Dieu est aussi un être organisé. À la maison, au travail, ou à l’église, nous sommes invités à nous procurer d’un leadership intégral, c’est-à-dire un leadership qui met en valeur l’organisation. Ne négligeons pas la facette spirituelle des choses au détriment de la planification. De même, nous ne devons pas négliger la planification sous prétexte que Dieu y pourvoira.
Bien-aimés en Christ, vous qui m’écoutez ou qui me lisez en ce moment, je suis pleinement convaincu qu’aussi longtemps que nous sommes sur cette terre, il y aura des détresses financières, des catastrophes, des problèmes spirituelles et familiaux. En d’autres termes, dans nos vies, il y aura toujours des situations renversantes ; des créanciers qui menacent de tout reprendre et de nous mettre à la porte. Croyez-moi, notre confiance en Dieu est la porte de sortie. Ne perdons pas courage mais croyons en la puissance de Dieu, celui qui peut changer les temps et les circonstances. L’auteur d’un cantique nous dit : Si la mer se déchaine, si le vent souffle fort, si la barque t’entraine, ne crains pas la mort. Car il n’a pas dit que tu coulerais, il n’a pas dit que tu sombrerais, il a dit tout simplement : passons à l’autre bord. En ce moment, par la foi en Dieu, je vous invite à l’action. Levons-nous et faisons le premier pas. N’hésitons pas à aller vers Dieu. Ouvrons nos cœurs à lui ; n’hésitons pas non plus à aller vers les autres et faites-leur part de notre situation.
Que le Seigneur vous bénisse !
NOTES SUR L'AUTEUR
Après avoir réalisé à la fois des études en Sciences juridique et en Théologie, Lefabson Sully prend des cours de sociologie à l'Université de Montréal et travaille comme pasteur associé à l’église Sanctuaire de la Grâce de Montréal, une communauté affiliée à l’Alliance chrétienne et missionnaire (ACM). Il est blogueur et dirige l’entreprise sociale Toutemavie
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